Le Croisic : Une presqu'île d'exception

Le Mont-Esprit : entre point de vue remarquable et mémoire de pierre

Sur les hauteurs du Croisic, le Mont-Esprit est un belvédère circulaire de pierre qui domine la ville et l’océan. Cet ancien calvaire, édifié en 1894, était autrefois un lieu de dévotion. Il en reste aujourd’hui une plate-forme monumentale, à l’architecture sobre et massive, parfaitement intégrée dans le paysage.

Depuis le sommet, on découvre un panorama exceptionnel à 360 degrés : l’Atlantique à perte de vue, la côte sauvage, les toits du Croisic, et jusqu’à la presqu’île guérandaise par temps clair. Le site, propice à la contemplation, est autant apprécié des promeneurs que des amateurs de patrimoine.

Le Mont-Esprit reste l’un des repères paysagers forts du Croisic, à la croisée du patrimoine religieux disparu et de l’attrait touristique contemporain. Sa structure de granit, témoin du XIXᵉ siècle, rappelle la manière dont spiritualité et paysage étaient autrefois étroitement liés.

Le port du Croisic : un ballet maritime quotidien

Le port du Croisic est le cœur battant de la ville. Flâner le long de ses quais, c’est plonger dans l’effervescence d’un lieu vivant, rythmé par les allées et venues des pêcheurs, des plaisanciers et des visiteurs. On y respire l’iode, l’histoire et l’activité.

Au-delà de son animation actuelle, le port porte en lui les traces d’un passé riche et parfois tragique. Le naufrage du Saint-Gervais en 1775, navire chargé d’épices précieuses, est encore gravé dans la mémoire locale. Malgré les efforts de l’équipage, le bateau sombre au large, rappelant les risques du commerce maritime d’autrefois.

Aujourd’hui, entre tradition et modernité, le port du Croisic reste un véritable théâtre marin, où bateaux de pêche et vedettes de promenade croisent leurs sillages dans une chorégraphie incessante.

La jetée du Tréhic : Une balade envoûtante

En poursuivant votre promenade, dirigez-vous vers la jetée du Tréhic, l’un des lieux les plus emblématiques du Croisic. Ce long ruban de granit offre une vue panoramique imprenable sur l’Atlantique, dans un décor à la fois apaisant et spectaculaire.

S’étendant sur plusieurs centaines de mètres, cette jetée est un cadre idéal pour une balade revigorante, bercée par le vent marin et le va-et-vient des vagues. Érigée en 1861, elle est surmontée d’un phare emblématique qui guide encore les marins vers l’entrée du port.

À marée haute comme à marée basse, le Tréhic est un lieu d’observation privilégié, où les promeneurs croisent les pêcheurs, et où l’on peut admirer les bateaux rentrer au port ou les vagues venir s’écraser contre les rochers.

La criée du Croisic : au cœur de la vie portuaire

Si le port donne son âme au Croisic, la criée en est le poumon. Encore en activité aujourd’hui, cette infrastructure moderne est un lieu stratégique pour la pêche locale et le commerce des produits de la mer.

Chaque matin, les quais s’animent dès l’aube. Les bateaux déchargent leurs caisses de poissons, de crustacés et de coquillages, qui sont ensuite triés, pesés et vendus à la criée. L’ensemble du processus est minutieusement encadré, avec un système informatisé qui permet une mise en vente rapide et transparente auprès des mareyeurs, poissonniers et restaurateurs.

Le Croisic est l’un des rares ports de Loire-Atlantique à conserver une criée en fonctionnement, preuve de son ancrage maritime authentique. Si l’accès est réservé aux professionnels, il est possible d’observer l’agitation depuis les quais ou, à certaines périodes, de participer à des visites guidées organisées par l’office de tourisme.

Le sentier côtier et le GR34 : une immersion grandeur nature

Longer le littoral du Croisic à pied, c’est vivre une expérience sensorielle unique, entre embruns, granit et horizon. Le célèbre sentier des douaniers, aujourd’hui balisé sous le nom de GR34, traverse la presqu’île et offre aux promeneurs des panoramas saisissants sur l’Atlantique.

Ce chemin côtier serpente entre falaises, criques rocheuses, pointes escarpées et portions plus douces où les vagues viennent mourir en douceur. On y croise parfois des pêcheurs à pied, des hérons immobiles ou simplement le silence de l’océan.

Accessible à tous, le sentier alterne portions aménagées et zones plus sauvages. Il permet de relier à pied la jetée du Tréhic, la côte sauvage, le Mont-Esprit et même, pour les plus motivés, d’entamer une boucle en direction de Batz-sur-Mer.

Au-delà de sa beauté, ce chemin porte une mémoire : autrefois parcouru par les douaniers pour surveiller les côtes, il est devenu un symbole d’itinérance douce et de reconnexion à la nature, classé parmi les plus beaux sentiers de randonnée de France.

La pêche à pied : un art populaire encadré

Activité emblématique de la façade atlantique, la pêche à pied est ici une véritable institution. Au Croisic, les grandes marées attirent locaux et visiteurs sur l’estran, à la recherche de coques, palourdes, bigorneaux ou crevettes.

Mais cette tradition joyeuse est aujourd’hui strictement encadrée, pour garantir le renouvellement des espèces et la sécurité de tous. La mairie du Croisic rappelle régulièrement les règles à suivre :
– Respect des tailles minimales de capture,
– Quantités limitées par espèce,
– Interdiction dans certaines zones,
– Repositionnement systématique des pierres déplacées.

Des interdictions sanitaires temporaires ou permanentes peuvent également s’appliquer, notamment en raison de risques de contamination (pollution, proliférations d’algues, etc.). Ces arrêtés sont affichés en mairie, au port et sur le site officiel.

En pratiquant une pêche à pied raisonnée et responsable, chacun contribue à la préservation d’un écosystème fragile et d’un patrimoine vivant.

Vieux gréements et événements nautiques : traditions en escale

Lorsqu’un vieux gréement jette l’ancre au Croisic, c’est tout un passé maritime qui refait surface. Ces voiliers traditionnels, aux coques patinées et aux voiles hautes, réveillent l’imaginaire collectif : celui des longues traversées, des métiers de la mer et du savoir-faire naval transmis de génération en génération.

Le Croisic, bien qu’il n’abrite pas de vieux gréements à l’année, accueille régulièrement des escales prestigieuses, notamment lors de grands rassemblements nautiques sur la façade atlantique. Certains voiliers classés au patrimoine maritime viennent y faire halte entre deux ports, au grand plaisir des promeneurs et des passionnés.

Le port se transforme alors en véritable théâtre à ciel ouvert, où cordages, fanions et silhouettes de bois dialoguent avec l’iode et la lumière. Ces temps forts sont parfois accompagnés d’animations, de visites à bord ou de concerts, rendant hommage à la culture maritime vivante du territoire.

Ces escales ponctuelles rappellent que le Croisic reste une escale prisée, authentique et chaleureuse, dans le cœur des marins comme dans celui des visiteurs.

Les marchés du Croisic : un concentré d’authenticité

ncontournables pour s’imprégner de la vie locale, les marchés croisicais se déploient en plusieurs lieux emblématiques :

– Sur la place Dinan, le marché de plein air propose vêtements, produits préparés et spécialités régionales, dans une ambiance conviviale.

– Sous les halles en granit, on retrouve l’excellence des produits de la mer : poissons fraîchement pêchés, crustacés et légumes du terroir.

– En été, le marché de la mer et du terroir complète l’expérience avec des dégustations de produits artisanaux et locaux, à savourer au fil des stands.

Les Jardins de la Mer : cueillir et cuisiner les algues

Moins connus, mais tout aussi passionnants, Les Jardins de la Mer invitent à une découverte originale : la cueillette et la cuisine des algues comestibles.

Niché dans un cadre naturel exceptionnel, le site propose des ateliers d’initiation, mêlant balades sur l’estran, sensibilisation à l’écosystème marin et préparation de recettes simples et saines.

Une expérience immersive et gourmande, où les algues deviennent des ingrédients du quotidien, révélant toutes leurs vertus nutritionnelles et leur place dans la cuisine bretonne contemporaine.

Biscuiterie du Croisic : douceurs et savoir-faire artisanal

Fondée en 1936, la Biscuiterie du Croisic perpétue un savoir-faire sucré qui fait la fierté de la ville.

Kouign-amann, palets bretons, galettes pur beurre… Les spécialités locales y sont fabriquées avec soin, selon des recettes traditionnelles transmises de génération en génération.

On peut y faire une halte pour une pause gourmande, observer la confection des biscuits à travers les vitres de l’atelier, ou rapporter quelques souvenirs sucrés à glisser dans sa valise.

L’Océarium du Croisic : une plongée grandeur nature

Situé à l’entrée de la ville, l’Océarium du Croisic est l’un des plus grands aquariums privés de France. Il propose une immersion spectaculaire dans les mondes marins, tout en mettant l’accent sur les écosystèmes de l’Atlantique. Ici, pas de décor tape-à-l’œil ni de distractions inutiles : l’expérience est centrée sur la découverte, l’émerveillement et la compréhension.

Des raies aux requins, en passant par les méduses, hippocampes ou homards bleus, chaque espace est pensé pour révéler la richesse et la fragilité de la biodiversité marine. Des panneaux explicatifs, des animations pédagogiques et un bassin tactile permettent d’apprendre en s’amusant, dans un cadre apaisant et bien conçu.

Loin des parcs d’attraction, l’Océarium défend une approche respectueuse de la nature et sensibilise petits et grands à la protection de l’environnement. Une visite incontournable pour qui souhaite mieux comprendre l’océan et son rôle vital dans l’équilibre de notre planète.

Le Croisic, source d’inspiration pour de nombreux artistes

Le charme singulier du Croisic, entre océan, granit et lumière changeante, a inspiré plusieurs figures de renom dans les domaines de la peinture, de la poésie et de la musique.

Paul Signac, maître du pointillisme, a réalisé une aquarelle remarquable intitulée Le Croisic en août 1928. Cette œuvre, aujourd’hui conservée au Metropolitan Museum of Art de New York, capture avec finesse l’ambiance paisible et lumineuse du port croisicais, traduisant toute l’atmosphère maritime du lieu.

Le peintre symboliste Ferdinand du Puigaudeau (1864–1930), originaire de Nantes, s’est quant à lui installé au manoir de Kervaudu, au Croisic, dès 1907. Il y réalisa une série de toiles vibrant de lumière, mettant en scène la vie locale, les chapelles, les fêtes traditionnelles et les paysages maritimes, contribuant à ancrer durablement Le Croisic dans la sphère artistique bretonne.

Côté littérature, Paul Desforges-Maillard (1699–1772), poète et avocat, est né et mort au Croisic. Auteur de poésies saluées au XVIIIᵉ siècle, il représente un lien fort entre le territoire et l’histoire littéraire française. Ses textes reflètent l’esprit des lieux, oscillant entre satire et élégie.

Dans le registre musical, Gilles Servat, figure emblématique de la chanson bretonne, évoque le Croisic dans Le moulin de Guérande, où il fait référence au Traict du Croisic, entre marais salants et Atlantique. Ce clin d’œil poétique résonne comme un hommage aux paysages de son enfance.

Le Croisic a également inspiré le cinéma. Le réalisateur Claude Chabrol y a tourné plusieurs scènes de "Le Cri du hibou" (1987), adapté du roman de Patricia Highsmith. Ce choix du Croisic comme décor participe à créer l’atmosphère énigmatique du film et témoigne de l’attrait du lieu pour les artistes en quête de lumière singulière et d’authenticité.

Le Festival du Film du Croisic : un rendez-vous cinématographique de renom

Depuis plus de 20 ans, le Festival du Film du Croisic "De la page à l’image" a su s’imposer comme un événement cinématographique de référence dans l’Ouest. Ce rendez-vous met en lumière les adaptations littéraires au cinéma, avec une programmation originale mêlant avant-premières, débats avec des auteurs et réalisateurs, et échanges passionnés avec le public.

Chaque édition attire de nombreux visiteurs, séduits par la qualité des films proposés et la convivialité du festival, qui s’inscrit dans une démarche de proximité et de partage culturel. Le Cinéma Le Hublot en est le cœur névralgique.

Malheureusement, l’édition 2025 n’aura pas lieu, comme l’a annoncé officiellement l’association organisatrice, évoquant des difficultés conjoncturelles. Un coup dur pour les passionnés, mais la volonté de faire perdurer l’esprit du festival reste intacte, et un retour dans les prochaines années n’est pas exclu.

Les animations et expositions de l’Ancienne Criée

Ancien lieu emblématique de la vente à la criée, ce bâtiment chargé d’histoire a trouvé une seconde vie en devenant un espace d’exposition dynamique. Tout au long de l’année, l’Ancienne Criée accueille des événements culturels variés : expositions d’artistes locaux et régionaux, salons artisanaux, photographies, sculptures, peintures, ou encore installations éphémères.

Chaque saison, le lieu devient un carrefour de créativité, où l’on découvre la richesse des talents du territoire et l’ambiance unique d’un ancien bâtiment portuaire réhabilité. Accessible en plein cœur du port, la visite de l’Ancienne Criée s’impose comme un rendez-vous culturel incontournable au Croisic.

Voile et stages nautiques : s’initier ou se perfectionner au Croisic

Le Croisic accueille une école de voile dynamique qui propose des cours pour tous les âges et tous les niveaux. Optimist, catamaran, dériveur ou planche à voile : les moniteurs diplômés accompagnent les pratiquants dans un cadre sécurisé, au cœur d’un environnement exceptionnel.

Les stages d’été, très prisés, permettent une immersion complète, dans un esprit de convivialité et de respect de la mer.

Balades en mer : croisières côtières & navettes maritimes

Embarquez au cœur du Traict pour une parenthèse iodée : promenades d’une à plusieurs heures à bord de bateaux de promenade traditionnels. À bord du Chéri Bibi, ancienne pilotine, ou de la navette Le Galipétant, l’expérience est toujours authentique : coucher de soleil, criques sauvages, traversée vers Pen-Bron ou même La Turballe sont au programme.

Ces escapades commentées offrent un regard privilégié sur la côte sauvage, ses panoramas façonnés par l’océan, et sur ses falaises sculptées – un vrai moment d’évasion pour petits et grands.

Pêche au Croisic : entre tradition et loisirs en mer

Notre-Dame de Pitié : Le refuge spirituel des marins

Perchée sur une petite colline, la chapelle Notre-Dame de Pitié incarne l’âme maritime du Croisic. Ce monument, érigé au XVIe siècle par les marins et pêcheurs de la région, a longtemps été un lieu de protection pour ceux qui bravaient l’Atlantique. Chaque année, une procession y est organisée pour demander la protection de la Vierge avant que les marins ne prennent la mer.

Mais au-delà de sa fonction religieuse, la chapelle est aussi un témoignage architectural remarquable, mêlant styles gothique flamboyant et Renaissance. Sa façade ornée et ses vitraux colorés racontent l’histoire des saints protecteurs des marins, attirant autant les amateurs d’histoire que les passionnés d’art sacré.

Les marins du Croisic, d'ailleurs, ne se sont pas distingués uniquement par leurs aventures de pêche. En 1758, lors de la bataille de Saint-Cast, ces courageux marins ont joué un rôle déterminant dans la victoire française contre les Britanniques durant la guerre de Sept Ans. Ce fait d’armes a renforcé la fierté maritime de la ville, et Notre-Dame de Pitié est devenue le lieu de prière privilégié pour honorer ces héros de la mer.

Les habitants du Croisic racontent d’ailleurs qu’au XVIIIe siècle, une statue de la Vierge aurait protégé le port d’une violente tempête. Aujourd’hui encore, la chapelle demeure un lieu de pèlerinage et de sérénité pour ceux qui cherchent à se reconnecter avec l’histoire et la foi maritime.

Les halles du Croisic : un cœur de pierre au service du quotidien

En plein centre du Croisic, les halles incarnent un pan essentiel du patrimoine local. Construites au XIXᵉ siècle en granite, elles s’imposent par leur sobriété et leur solidité, typiques de l’architecture utilitaire de la région. Leur structure en pierre massive contraste élégamment avec l’agitation du marché qu’elles abritent chaque matin.

Lieu d’échanges et de convivialité, elles perpétuent une tradition vivante autour des produits de la mer, des légumes du terroir et des spécialités locales. On y retrouve l’âme du Croisic : entre authenticité, simplicité et attachement aux savoir-faire.

Au-delà de leur fonction commerciale, les halles participent à l’identité du centre-ville. Elles rythment la vie des habitants autant que celle des visiteurs, en offrant un lieu où les saveurs racontent l’histoire du territoire.

Le Menhir de la Pierre Longue : Mystère et monumentalité

Le Menhir de la Pierre Longue, situé à la pointe sud de la presqu’île du Croisic, est un vestige impressionnant de l’époque préhistorique. Ce monument mégalithique, haut de plus de deux mètres et dressé depuis plusieurs millénaires, offre un aperçu fascinant sur les croyances et les pratiques rituelles des sociétés anciennes.

Érigé avec une précision remarquable pour son époque, il domine aujourd’hui le littoral, face à l’océan, non loin du sentier côtier. Le site invite naturellement à la contemplation et à la réflexion, tant par la beauté de son environnement que par le mystère qui entoure son origine exacte.

Le Menhir de la Pierre Longue est plus qu’un simple bloc de pierre : il est le témoin silencieux d’un temps où les rites, la nature et les astres rythmaient la vie des habitants. En l’observant, on perçoit encore la force symbolique que lui conféraient ceux qui l’ont dressé.